Les syndicats mondiaux réunis au sein de Global Unions rassemblent des syndicalistes lesbiennes, gays, bisexuel∙le∙s, transgenres et intersexes (LGBTI) du monde entier pour élaborer des stratégies contre la réaction anti-LGBTI mondiale et renforcer le soutien aux travailleur∙euse∙s et aux communautés LGBTI.

Le 11 novembre, le Comité de coordination LGBTI du Conseil des Global Unions (Conseil des syndicats mondiaux, CGU) organisera une conférence au Cap, en Afrique du Sud, où les représentants des syndicalistes LGBTI du monde entier réfléchiront à la manière de lutter contre le retour de bâton anti-LGBTI et d'amplifier leur soutien aux travailleur∙euse∙s, aux personnes et aux communautés LGBTI à l'échelle mondiale.

L'événement se déroulera parallèlement à la célébration de la Conférence mondiale 2024 de l'ILGA, le plus grand rassemblement mondial d'organisations LGBTI - et ce n'est pas une coïncidence. Le mouvement syndical mondial a été un phare de la solidarité avec la lutte des communautés LGBTI et doit continuer à le faire. En ces temps de réaction violente anti-LGBTI, l'unité, la résistance et la solidarité sont fondamentales pour protéger les droits des LGBTI et favoriser le changement politique afin de parvenir à un monde sans discrimination.

La journée commencera tôt le 11 novembre. Zingiswa Losi, présidente du Congrès des syndicats sud-africains (Congress of South African Trade Unions ,COSATU), accueillera les participant∙e∙s, et son intervention sera suivie par les discours d’ouverture de Sue Longley, secrétaire générale de l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA), prononcera des discours d'ouverture, Mugwena Maluleke, secrétaire général du Syndicat d’enseignant∙e∙s démocratique  sud-africain (South African Democratic Teachers Union, SADTU) et président de l'Internationale de l'Éducation, et Steve Letsike, vice-ministre sud-africaine chargée des femmes, de la jeunesse y et des personnes handicapées.

Cinq moments de joie se dérouleront pendant la conférence - une occasion d'écouter des histoires inspirantes, des chansons avec des messages puissants et des témoignages forts afin de garder notre volonté d’agir et de poursuivre la lutte pour les droits et l'égalité des LGBTI.

Après une courte pause, les participant∙e∙s se réuniront pour assister à la première table ronde intitulée "Lutter contre la réaction anti-LGBTI au niveau mondial : défis et réussites en matière de soutien aux droits et à l'égalité des LGBTI au sein du mouvement syndical". La session sera présidée par Michelle Mosupye, éducatrice et syndicaliste sud-africaine de la Fédération des syndicats d'Afrique du Sud (FEDUSA), qui occupe les fonctions de représentante nationale des jeunes pour le développement et de représentante nationale LGBTQI+.

Le professeur Graeme Reid, expert indépendant des Nations Unies sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre (OSIG), présentera les conclusions de son récent rapport au Conseil des droits de l'HommeJordania Ureña Lora. secrétaire générale adjointe de la Confédération syndicale internationale (CSI), partagera des stratégies syndicales pour s'organiser contre l'extrême droite. Kim Vance-Mubanga, directrice d'Egale, la principale organisation de défense des droits des LGBTI au Canada, expliquera comment les droits humains des LGBTI s'inscrivent dans le monde du travail au sens large. Enfin, Maddy Northam, secrétaire régionale ACT du  Syndicat Communauté et Secteur public (Community and Public Sector Union, CPSU), donnera le point de vue des jeunes travailleur∙euse∙s sur la question.

De la perspective mondiale à la perspective régionale, la deuxième session se concentrera sur "La lutte pour les droits et l'égalité des LGBTI dans le Sud". Présidée par Keturah Johnson, vice-présidente internationale de l'Association des hôtesses de l’air et stewards  (Association of Flight Attendants, AFA-CWA), la discussion sera enrichie par les interventions de Mbali Sabela, du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), qui établira un lien entre les luttes anti-apartheid et les luttes de libération des LGBTI ; Joel Simpson, de la Société contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle  (Society Against Sexual Orientation Discrimination, SASOD) en Guyana, sur l'organisation des communautés et des groupes religieux pour l'égalité des LGBTI ; Gisele Adão, du CONTAC au Brésil, qui présentera une perspective de l'Amérique latine et Dominador III H. Carunungan du Syndicat des officiers de marine et des marins associés des Philippines (Associated Marine Officers and Seamen's Union of the Philippines, AMOSUP) décrivant des expériences de la région Asie-Pacifique.

La session pratique de la journée sera animée par Michele Kessler, présidente de Travailleur∙euse∙s uni∙e∙s de l'alimentation et du commerce (United Food and Commercial Workers, UFCW) OUTreach aux États-Unis, sous le titre "Liberté d'association, sécurité et santé au travail et droit à un lieu de travail exempt de discrimination : outils pour soutenir les droits des LGBTI au sein du mouvement syndical".

Nina Benjamin, du Service de la recherche sur le travail (Labour Research Service) en Afrique du Sud, soulignera l'importance de la norme C190 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) pour lutter contre la violence et le harcèlement à l'encontre des travailleur∙euse∙s LGBTI. Robin van Rensburg , du Syndicat sud-africain des travailleur∙euse∙s du commerce, de la restauration et des secteurs connexes (South African Commercial, Catering and Allied Workers Union, SACCAWU), abordera les questions de sécurité et de santé au travail liées à l'identité de genre. Avant d'ouvrir le débat, Michael Craig, de UNISON en Grande-Bretagne, partagera des stratégies clés pour organiser la défense des droits des transgenres, une communauté de plus en plus assiégée.

La conférence se terminera avec Gina McKay du Syndicat canadien de la fonction publique, Kimalee Phillip du Congrès du travail du Canada et Marvellous Tawomhera du Syndicat des travailleurs de l'hôtellerie et de la restauration du Zimbabwe (Zimbabwe Catering and Hotel Workers Union, ZCHWU) qui mèneront des réflexions sur la journée et traceront la voie à suivre jusqu'à la conférence mondiale 2026 de l'ILGA.

Enfin, Darienne Flemington, de UNISON en Grande-Bretagne, donnera des orientations utiles aux participant∙e∙s concernant la prochaine conférence mondiale 2024 de l'ILGA, à laquelle les syndicats participeront dans le cadre d'un caucus syndical spécifique.

Avec cette pré-conférence syndicale, le mouvement syndical mondial réaffirmera son engagement envers les personnes et les communautés LGBTI à travers le monde. Les droits des LGBTI sont des droits humains et, par conséquent, une question syndicale.